EADS SOGERMA : Les élus pour un projet industriel
Les élus pour un projet industriel Sud-Ouest
:(c) Sud-Ouest : Bernard Broustet |
Cinq jours après l'annonce brutale de la fermeture du site de Mérignac, le gouvernement a entamé ses concertations sur la Sogerma. Les parlementaires girondins, accompagnés d'Alain Rousset, président de la Région, ont ainsi été reçus hier après-midi par Gérard Larcher, ministre délégué à l'Emploi. Ils ont eu droit, pendant une partie de l'audience, à la visite suprise de Jean-Louis Borloo, qui est en quelque sorte le patron du pôle social du gouvernement. Au cours de cette réunion, la création d'une « task force » (« force spéciale ») pour étudier un projet industriel a été évoquée.
« Message unanime ». Les élus locaux semblent avoir fait passer un message unanime. Pour eux,
à ce jour, il n'est pas question de se placer dans une logique de plan social
qui reviendrait en quelque sorte à avaliser d'ores et déjà la fermeture du site.
Comme le dit Michel Sainte-Marie, député-maire de Mérignac, il y a eu sur ce
point « un front du refus ». « Ce que nous demandons, confirme Alain Rousset,
c'est un projet industriel dans lequel s'engagent EADS et Airbus. » Et Hugues
Martin, député-maire de Bordeaux, partage cette volonté affichée de faire
pression sur le géant européen de l'aéronautique pour maintenir une activité
industrielle à Mérignac. « Nous avons rappelé tout ce qui avait été fait en
Gironde et tout l'argent public qui avait été injecté dans la région au profit
d'EADS et d'Airbus pour la route à grand gabarit et pour le passage des barges
de l'A380 », indique l'édile girondin.
Larcher à l'écoute.
Bien qu'il soit plutôt en
charge des questions d'emploi que des problèmes industriels, Gérard Larcher a
pris bonne note de ces positions. Celles-ci devraient être répercutées
aujourd'hui à Noël Forgeard qui sera reçu conjointement au ministère de l'Emploi
par l'intéressé, par Jean-Louis Borloo et par François Loos, ministre délégué à
l'Industrie. Le lendemain, Gérard Larcher, qui se sera décidément beaucoup
instruit sur la maintenance aéronautique tout au long de cette semaine, recevra
l'intersyndicale CFE/CGC-FO-CGT-CFDT.
Après avoir ainsi entendu les principales parties, le
gouvernement devrait arrêter plus précisément sa position sur ce dossier qui a
déjà donné lieu à des déclarations véhémentes de plusieurs ministres, à
commencer par Dominique de Villepin, sur les méthodes utilisées dans cette
affaire par EADS.
Processus de « mobilité ». A ce jour, le groupe européen ne semble pas vouloir revenir sur une décision dont les causes et les modalités d'application devraient être examinées en détail dès mardi prochain par le comité central d'entreprise de la Sogerma, lors de la première séance officielle de présentation du projet d'arrêt des activités du site girondin. EADS ayant par ailleurs d'ores et déjà ouvert le processus de « mobilité » dans le cadre duquel des centaines de postes sont proposés aux salariés dans d'autres entités du groupe (Airbus, Eurocopter, etc.). Un éventuel « projet industriel » risquerait de ne concerner qu'une fraction de l'effectif girondin. A ce jour, on ne discerne guère les contours éventuels d'un tel projet. Mais il est sUr que si aucune activité de substitution n'est prévue sur le site et le bassin d'emploi, les conséquences sur le tissu économique local risquent d'être dramatiques.